Ce que l’histoire du technicien orange révèle du féminisme

Chronique d’une société malade

Pour résumer l’affaire, un technicien Orange à envoyé le SMS suivant à une de ses clientes. Celle-ci  a contacté dans la foulée la hiérarchie du technicien : un CDI qui saute pour un « très jolie », l’addition sera salée pour l’infortuné…

Traitée de « jolie »,  la malheureuse victime (nous pensons bien sûr à cette jeune femme) doit être à cette heure-ci plongée dans un indicible désespoir, et endurer d’interminables crises de spasmes et de larmes. On espère que des psychologues à l’écoute l’aideront à surmonter cette épreuve…

  • Le pire n’est pas que si le technicien avait été beau gosse et à son goût, elle aurait plutôt répondu : « bah écoute je suis dipso vendredi…ça te dit d’aller prendre un verre ! »
  • Le pire n’est pas que cette même guerrière du droit des femmes baisse consciencieusement les yeux quand elle se fait alpaguer dans la rue par une bande de racaille « eh d’où tu nous ignore wallah, fait pas la pute sale chienne ! », et qu’une fois monté pour sa petite soirée de pré-trentenaires de merde avec des chips à 8€, du vin et de la musique lounge, elle dira avoir été emmerdé par des « relous », terme qui permet de ne jamais mentionner l’évidence sur l’appartenance ethnique de ces gentlemen…

Non, le pire est le sadisme désinvolte avec lequel elle affirme à l’effronté qu’elle va prévenir sa direction. Elle se gargarise de sa délation, et termine le message par un « très bonne journée » insupportable de cruauté et de pseudo ironie suffisante, la seule à laquelle ses capacités cognitives lui donnent sans doute accès.

La cerise sur le gâteau, c’est qu’elle poste le tout sur les réseaux sociaux. Par définition, quand on poste un contenu sur facebook, c’est qu’on estime qu’il renvoie une image positive, amusante ou intéressante de soi-même. Qu’elle se vante publiquement d’appeler au licenciement de ce technicien est particulièrement révélateur du malaise profond dans lequel nous sommes plongé. Il est quand même amusant de constater qu’il soit aujourd’hui « subversif » de penser que la réaction d’une fille saine d’esprit à un compliment léger et non réitéré devrait être – si elle n’est pas intéressée – un laconique « merci mais…», ou un haussement d’épaule avec un sourire ironique…

Il se trouve que cette victime tient un blog, sur lequel elle épanche sa dérisoire soif de visibilité pour satisfaire son narcissisme parisien de « femme » postmoderne. Je ne résiste pas à l’envie de recopier sa description, qui est une vraie caricature : « Parisienne de naissance, Rouquine et Tatouée, Social Media Manager, Végétarienne, ici je vous partage ma passion pour le minimalisme, la pop-culture, les voyages, le sport et le We ». On imagine sans peine poursuivre cette description à la place de cette pauvrette : « j’aime le petit journal et Xavier Dolan, ouverte sur le monde et à toute les cultures, ne supporte pas les intolérants. » Ce n’est pas le sujet, mais son « métier » vide de sens et improductif au possible est l’incarnation même de l’économie tertiarisée jusqu’à l’os, des « bullshits jobs » qui ne nécessitent aucun savoir-faire ou compétence spécifique.

Bref, on a très probablement affaire à une jeune fille s’étant fait retourner le cerveau par le poison corrosif qu’est le féminisme contemporain, contradictoire, revendicatif, absurde et agressif.

Victime et bourreau, le féminisme est un fléau

Le féminisme hystériste, qui par sa dévorante passion de la déconstruction, apprend aux filles qu’un regard de plus de 2,3 secondes équivaut à un viol en réunion, et que le sourire un peu trop chaleureux d’un collègue est ni plus ni moins qu’une agression qui tait son nom. On a dû lui apprendre à haïr la société patriarcale, terme qu’elle ne manquera pas de répéter dans l’espoir a demi-avoué que ça émaillera son discours de merde d’un vernis intellectualiste. Par son aspect revanchard et victimaire, ce féminisme destructeur instaure un rapport de force supplémentaire et néfaste entre les hommes et les femmes, il substitue à des relations sereines et décomplexées une suspicion permanente et une gène latente. « Ne suis-je pas trop patriarcal, à lui tenir la porte du métro ?», pensera le sous-homme urbain dans quelques années. Pétri d’hypocrisies et criblé de bugs 404 (Cologne 2015 et Suède tout le temps: quand l’immigré attaque la femme, que doit penser la féministe « de gauche » ?), le féminisme moderne mélange tout et criminalise la drague la plus inoffensive, comme un sourire ou un « vous êtes jolie ». Il est malhonnête en mettant le harcèlement qui sévit en Europe de l’Ouest sur le dos de l’homme en général. Pour le coup, la société patriarcale est peut-être fautive, mais celle du Maghreb ! Combien de femmes étaient agressées de la sorte dans le Paris ou le Stockholm des années 60 ?

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Féministe dénonçant la société patriarcale

L’imposture principale du féminisme a été de faire passer la mise au travail des femmes pour de l’émancipation, c’est-à-dire de l’aliénation pour de la libération.  On pourrait ici embrayer sur une analyse systémique, expliquant en quoi le féminisme a été un rouleau compresseur bien utile au capitalisme, qui bénéficie ainsi virtuellement de deux fois plus d’employés et de consommateurs ! La libération de la femme, drap rouge de corrida pour la démocratie de marché : viens vers l’émancipation…encore…et hop ! Direction Auchan, à la caisse jusqu’à 20h30 !

Que vaut le beau regard d’un fils ou d’une fille face aux discussions à la machine à café avec Sandrine et Grégoire, tes collègues cons dans le dos desquels tu craches à la première occasion ? Que sont les premiers pas face aux délices du RER matinal, pour ne pas rater le briefing hebdomaire de ta « boite » ?  C’est vrai qu’entre de longs et tendres moments passés avec ses enfants, et les inénarrables joies des réunions et du self d’entreprise, l’émancipation fait mal là où elle passe !

Cette féministe au comportement si révélateur ne devra pas s’étonner de finir seule à 35 ans dans son appartement du 11eme arrondissement, à manger une boite de sushi hors de prix devant Netflix, sans aucun homme pour lui caresser les cheveux (ignoble marque d’une société patriarcale qui objectifie la femme) pendant son  insipide série…

Enfin, que les gens cessent de harceler où d’insulter cette pauvre fille, mais ne lui posent qu’une seule question « Etait-il vraiment utile de prévenir la hiérarchie de cet employé pour un seul compliment –certes déplacé – mais spontané ? »

La page facebook de la « victime de harcèlement »